Les Chroniques de :  Jacques Le Meur

Construction navale

Les premiers grands thoniers construits à Concarneau en 1990

Dans les années 80, les chantiers Piriou montent en puissance, quantitativement et qualitativement. Concarneau était le port d'armement d'une flotte thonière océanique exploitant des unités de 50 et 80 mètres qui, jusque là, étaient construites ailleurs. Plusieurs armateurs manifestent alors leur intérêt pour une option concarnoise. C'est ainsi qu'à la fin des années 80, les sociétés Le Garrec, France-Thon, Kuhn-Ballery et C.M.B passent commande de deux senneurs-congélateurs de 61 mètres qui devaient être construits à Lorient, aux chantiers de La Perrière. Une entreprise que venaient justement de reprendre les Piriou. Cette reprise ayant finalement échoué, les navires furent assemblés à Concarneau. Ce repli imposa un investissement de 10 millions de francs, avec la construction d'une grande halle et la pose de rails la reliant à l'élévateur, nécessaires pour la mise à l'eau.

Le premier thonier fut le Cap-Bojador, en 1990 et le second, Avel-Vor, avec la fiche technique suivante: 61 mètres de long, 3.340 ch de puissance, 1.050 m3 de cale offrant une capacité de 750 tonnes de thon, pour un prix de 68 millions de francs. Dans les années qui suivirent, Piriou reçut commande de thoniers plus longs. Ce fut le cas, en 2005, avec les senneurs Glénan, Trévignon et Drennec. Ces navires, en raison de leur poids, dépassaient les limites techniques de l'élévateur de Concarneau. Ce qui amena le constructeur à sous-traiter les coques dans un chantier partenaire en Pologne et de réaliser le reste du travail à Concarneau. Le plus long navire livré fut le Franche-Terre, 90 mètres, construit en 2009 pour l'armement réunionnais Sapmer.

Ces dernières années, l'activité thonière du chantier s'est déplacée vers le Vietnam, où la filiale SEAS (South East Asia Shipyard) a construit, toujours pour Sapmer, plusieurs unités de 90 mètres et, fin 2014, un bâtiment de 80 mètres à étrave inversée. Ce déploiement lointain, ainsi que le recours fréquent à la sous-traitance polonaise représentent une adaptation du groupe aux conditions commerciales de la mondialisation.

Créés en 1965, dans une baraque portuaire par Guy et Michel Piriou, ces chantiers fêtent cette année leur cinquantenaire.