Les Chroniques de :  Jacques Le Meur

Scène de chasse en Porcupine

Un bon chien de mer

On connaît les loups de mer, les éléphants de mer, beaucoup moins les chiens de mer. En France, il n'est pas rare que des navires acceptent les chiens, mais comme mascottes uniquement. Les sardiniers portuguais, par exemple, les embarquent souvent à leur bord. Amarinés, les toutous attendent l'heure du départ en marée avec une impatience non dissimulée.

A Lorient, dans les années 50, les canidés pouvaient jouer un rôle important. Explications... Utilisé en pêche latérale, le chalut n'était pas suffisamment tendu lorsqu'il était remonté à bord. Il arrivait que des poissons s'échappent, notamment ceux pourvus d'une grosse vessie natatoire. Pour ne pas perdre de marchandise, les pêcheurs jetaient à la mer leur toutou enserré dans un harnais surmonté d'un anneau en acier. L'animal était rôdé à sa mission. Souvent, les vagues lui cachaient les fugueurs. L'équipage lançait alors une pomme de terre ou un morceau de charbon dans leur direction. Le chien n'avait plus qu'à nager vers eux et se saisir des récalcitrants. Quelques minutes plus tard, ils se retrouvaient dans les cales du bateau de pêche, en excellent état. Il suffisait d'une gaffe pour récupérer le marin à quatre pattes. 

 

Le chien de la photo se nommait Brook. En 1954, il avait été embarqué à bord du chalutier Maurice-Guillaume qui travaillait le merlu sur le banc de la Porcupine, situé à l'ouest de l'Irlande. 

Jacques Le Meur