Les Chroniques de :  Jacques Le Meur

Panneaux de chalut : un procédé plus sécurisé abandonné

Le Concarnois Yves Goalabré

En 1990, l'armateur concarnois Yves Goalabré avait expérimenté un procédé visant à sécuriser l'accrochage des panneaux de chalut au moment de la remontée du train de pêche. Son invention n'avait malheureusement pu déboucher sur un développement industriel.

Pour rappel, ces panneaux s'utilisent par paire et sont gréés sur les funes (câbles) du chalut, en amont de celui-ci. Glissant sur le fond, ces panneaux, par leur poids, contribuent à la stabilité du train de pêche. Ils sont disposés selon un angle tel que l'avancée du navire les fait diverger, ce qui maintient le chalut ouvert et rend possible la capture des poissons. A la remontée (le virage), il faut disjoindre les panneaux du train de pêche et les fixer sur les côtés du bateau, à l'arrière de celui-ci. Cette manœuvre est indispensable pour pouvoir embarquer le chalut et le vider de ses poissons sur le pont. Qu'ils soient en bois serti de métal ou totalement en métal, les panneaux constituent des masses d'autant plus dangereuses qu'elles sont en mouvement. Et le danger croit avec l'état de la mer. Avec de nombreux marins blessés ou décédés, c'est l'un des points les plus sensibles en matière de sécurité à la pêche.


Un brevet européen déposé en 1988

L'armateur avait déposé une demande de brevet européen en fin 1988. Son dispositif associait deux éléments métalliques. Le premier était un bloc femelle qui était fixé au portique du bateau, le second était un bloc mâle fixé au panneau de chalut. Les deux blocs étaient traversés par la fune du chalut. A la remontée, le second s'encastrait dans le premier où il était immobilisé par des machoires métalliques. Le panneau étant alors fixé, la fune pouvait reprendre son parcours pour amener le chalut à bord. L'intérêt de l'opération reposait sur le fait que la manœuvre était télécommandée depuis la passerelle. Ce système fonctionnait avec une petite centrale hydraulique de 3 ch. Malgré ses qualités fonctionnelles, il était très contraignant. Il aurait pu s'adapter à des navires de 40 ou 50 mètres, mais pas à des chalutiers de 24 mètres ou moins. Son développement industriel aurait impliqué une poursuite des études avec un constructeur. Peut-être aurait-il fallu revoir la conception des panneaux ? La permanence du danger a conduit les armateurs à rechercher des améliorations empiriques, notamment au niveau des treuils. Sur certains grands chalutiers construits ces quinze dernières années, on a disposé sur les deux côtés à l'arrière des logements où viennent s'immobiliser les panneaux.

Jacques LE MEUR

 

Les panneaux de chalut